La musique de DOPPLeR s’inscrit dans la tradition noise / math-rock / post-hardcore française des années 2000, avec des compositions tendues, sèches, angulaires.
Leur son repose sur une basse massive et distordue, souvent en motifs répétitifs, une guitare tranchante aux attaques franches et saturations abrasives, et une batterie très physique, marquée par des ruptures soudaines, des mesures asymétriques et des montées en pression typiques du genre.
Pas d’arrangements décoratifs, pas d’effets superflus : DOPPLeR travaille une matière sonore brute, proche de ce que peuvent proposer Unsane, Shellac, The Young Gods ou certains groupes de l’écurie Skin Graft / Touch & Go. Les voix — parlées, scandées, criées — surgissent par moments, comme une couche supplémentaire de tension.
En concert, le groupe développe un son dense, frontal et précis, sans débordement incontrôlé : un mur rythmique net, construit, soutenu par un travail de façade historique au sein du groupe (sonorisé par La Fraise) et des lumières taillées pour l’impact. On n’y vient pas pour la contemplation : on y vient pour vivre une musique qui frappe, pousse, secoue, et reste dans le corps longtemps après le concert.
Fondé à Lyon en 1998, DOPPLeR réunit Xavier-Alexandre Amado (basse, voix), Yoann Brière (guitare, voix) et Yann Coste (batterie, voix).
Entre 1999 et 2008, ils publient EP, splits et albums devenus références : du premier EP 51 à leur collaboration avec NED, en passant par Star Sexual Fantasy, puis leurs deux albums Si nihil aliud (2004) et Songs to defy (2008), enregistré au studio Black Box avec Peter Deimel.
Le groupe forge sa légende par le live : 200 concerts en France et en Europe, des scènes partagées avec Sleeppers, Marvin, Pneu, Young Gods, Shipping News, Fishbone, Unsane, A Place To Bury Strangers et bien d’autres. Une réputation scénique portée par un son massif, un engagement total et une esthétique radicale.
Mis en pause en 2010, DOPPLeR renaît en 2020 pour « les 10 ans de sa mort » lors d’un concert complet au Ninkasi Kao (Lyon), suivi d’une tournée de vingt dates et de rééditions vinyles saluées chez Bigoût Records.
En juin 2025, le groupe enregistre un nouvel album, « Pourquoi ce disque? », de nouveau au Black Box et avec Peter Deimel. Artwork : Gérald Tournier (Pangram).
Un retour très attendu qui réaffirme la place du groupe parmi les formations noise les plus marquantes de la scène française.